Mental et égo au golf
Le mental est à l’origine de chaque chose, c’est pourquoi cerner sa constitution est essentiel. Le mental est-il une entité ou juste un processus ? Une substance ou bien un rêve ? Sans une appréhension claire de sa nature, résoudre votre vie sera très difficile.
Le mental n’est jamais en paix. Jamais en silence. Il est un processus de pensées se suivant de façon aléatoire et ultra rapprochée. Il crée continuellement de la pensée tant l’angoisse l'inconnu que le vide et le silence lui laisseraient pressentir. L’ensemble des pensées créées par le mental fait croire à son existence en tant qu’entité... sauf qu’entre deux pensées, il n’y a que silence et que vide. C'est au cœur de ce silence et de ce vide que l'être se révèle.
Le silence et la nécessité de fabriquer du bruit… La plupart des gens souffrent du silence, comme si son non-remplissage entraînait la fuite. Or, si on se laisse aller à sentir le silence, la communication emprunte d'autres circuits. On se sent juste bien ici, maintenant, avec cette personne, sans forcément ajouter des mots coupant du ressenti.
Pour combler le silence, le mental est sans cesse en activité. Cette activité mentale fatigue la personne à son insu… Le bruit du mental est à comparable au fond sonore d’un lieu très bruyant… on s'y habitue, on n’y prête plus la moindre attention… pourtant, à la première occasion de silence, on ressent un bien-être indéniable.
Opinions, croyances, valeurs, jugements, peurs ont été mises en place par le mental à travers des conditionnements socio-éducatifs, culturels et religieux. Il passe chaque expérience au crible, le filtre et la classe, forgeant de cette manière l’identité à laquelle je m'identifie. Le mental veut conserver la main-mise sur son œuvre, autrement dit sur l’ego, sur mon sens du "moi".
Provenant du latin « ego » signifiant « moi », l’ego désigne la représentation et la conscience que l'on a de soi, autrement dit ce qui dans la personnalité réagit au désir et au vouloir. Il est le plus grand frein à l’évolution. La vigilance à son égard est de mise.
Pourtant la question se pose. Que restera-t-il de moi si d’un coup mon identité disparaît ? Ne subsistera que la présence de l'être. Or l'ego ne peut laisser le mental se départir de sa main-mise… Contre cela, il ne peut que résister et s'accrocher.
Se départir de son ego ne signifie pourtant pas perdre son identité mais en user depuis une posture observatrice… Il s’agit de regarder le monde depuis cet espace plus profond que représentent son silence et sa paix. Devenir un océan où, malgré leur mouvement, les vagues ne bouleversent rien de mon être…
Comme tout de la vie, événements, relations, situations, les vagues ne sont que surface. Il suffit de se laisser fondre dans l'océan pour observer et agir sur le monde dont la danse se déroule en surface. Et, même si certaines vagues sont source de souffrance, on restera dans cette paix sous-jacente. Face à une situation délicate, un événement désagréable, une relation insatisfaisante, quoi faire ?
Il y a 3 solutions.
- Quitter la situation, se retirer, partir
- Changer la situation, transformer
- Accepter la situation, lâcher prise
Choisissez en pleine conscience de quitter, changer ou accepter… et poursuivez heureux votre vie. Quel que soit votre choix, décidez entièrement, sans remords, d'une solution. De cette manière, vous reprendrez le contrôle de votre vie et quitterez votre statut de victime. Au contraire tout non-choix, toute tergiversation perpétuera le malaise. Le facteur temps du mental est source de souffrance.
Je m’explique. Par le fait de ressasser des événements dont le déroulement ne nous satisfait pas et en nous projetant dans un avenir mal vécu, l’on ramène continuellement le présent à un passé. Même chose des événements heureux. L’on se répète que jamais plus l’on ne pourra vivre ci ou ça… et mettons en place un processus de nostalgie, de manque… autrement dit d’angoisse face au futur… en ratant entièrement l'instant présent.
La souffrance émotionnelle est inévitablement liée au temps. Elle ne survit pas au présent. Concentrez-vous sur ici et maintenant et ne cherchez plus de solution dans le passé.
Un exemple : Votre ami(e) vous a quitté(e) et vous souffrez. Qu'est-ce qui provoque cette souffrance ? Cette personne vous manque. D´où provient ce manque ? Ce manque naît de ce que vous repensez aux moments fabuleux que vous ne revivrez plus. Votre souffrance procède d’une identification au "moi". Ce processus dépressif est lié au temps ; la pensée en est le véhicule.
C’est le refus d’accepter sa nature qui crée l’ego. La condamnation est futile et empêche la transcendance. Si vous inventez des idéaux pour combattre votre état, l’ego qui se nourrit d’idéal ne pourra se dissoudre. En revanche, si vous vous acceptez, il n’y a plus d’ego. L’acceptation permet la transcendance, et vous fera atteindre le centre.
Mais voilà. Nous vivons avec, dans et autour de l’ego : « je suis sans savoir qui je suis : je n’ai cesse de dire « je suis », mais ce « je suis » est faux parce que je ne sais qui « je suis ». Et si je ne sais pas qui je suis, comment puis-je dire « je » ? Ce « je » est faux, c’est l’ego, ce qui m’empêche d´être disponible. L’ego incite à la possession insatiable, à une fierté intransigeante, à un égoïsme aveugle rendant malheureux les êtres qui vous sont chers.
Comment le mental peut-il mettre l’ego en place ? Le mental cherche toujours quelque-chose. Et l’objet de son désir se situe toujours dans l’avenir. Quelle que soit la nature du désir, sa forme est toujours la même : vous êtes insatisfait de ce que vous êtes. Il vous faut autre chose. Une fois l’objet de votre désir atteint, votre mental vous susurre qu’il vous faut autre chose. Et ainsi de suite. Ce que vous obtenez devient inutile. Car le désir est devenir et est sans fin. Mais, si un jour vous arrivez à vous accepter tel que vous êtes, beau ou laid, intelligent ou stupide, riche ou pauvre, les tensions s’amenuiseront, votre mental se centrera sur le « soi ». Car le devenir sera enfin arrêté.
Il peut vous arriver d´être centré. Quand vous êtes détendu, totalement. Mettons que vous soyez amoureux et attendez votre aimé(e). Soudain il est à vos côtés. Après une longue attente, la personne désirée est là et vous ne pensez plus, vous êtes enfin ici, maintenant, avec elle. A cet instant, il n’y a plus d´attente. Vous êtes détendu, vous êtes vous-même. Sauf que… ce moment est si merveilleux que vous souhaitez le répéter. Vous décidez de vous marier. L´intellect prend le dessus… la spontanéité disparaît. L’amour est spontané, le mariage réfléchi. Et les amants d’hier commencent à vivre dans l´attente de ces moments de bonheur progressivement moins fréquents… La spontanéité fait place à la routine. L’amour devient devoir… or il était plaisir…
Le mental est source de frustration. On désire sans cesse autre chose que ce qui est, autrement dit l’on place son salut ou son éveil (félicité) dans un devenir futur. Or, se dire que l'éveil arrivera après avoir ci ou ça et que cet éveil arrivera dans un an ou dans dix est une illusion, un doigt dans l’œil… Parce que jamais l'éveil ne s'est produit demain, dans une heure ou dans dix. L'éveil c'est maintenant, l'éveil n’a lieu que dans cet unique présent. Le voile ne peut se déchirer tant que l'on espère que… On gâche sa vie à vouloir…, la semaine à attendre le week-end, toute l’année à attendre les vacances… et lorsque arrive l’heure de jouir, on attend encore autre chose, mais la joie c'est maintenant. La joie, c'est toujours maintenant. Pourquoi vouloir atteindre un état particulier, pourquoi désirer s'éveiller ? Tant qu'on entretient le désir, on reste dans le devenir. Or pourquoi devenir… quand on est déjà tout… La « révélation » a lieu à l’heure où l'on abandonne tout désir de devenir autre chose que ce qu'on est à l'instant. Voir, observer et ressentir.
Être totalement présent à ce qui est là en cet instant. La vérité de la vie se situe au présent. La vie est un instant infini. Prenez conscience de cet instant intensément, ressentez avant de penser, la vie est où vous êtes. Axez votre vie sur le lieu de présence de votre corps. C’est le seul repère. A cet instant, vous êtes ici et maintenant. Vous vivez intensément l’instant infini, libéré de toute forme de sujétion. Ne cherchez plus la vérité dans le passé ou dans l’avenir, vous êtes la vérité ici et maintenant. Si le mental est toujours ailleurs, la vérité est là, déjà-là, ici et maintenant. Elle n’est pas à atteindre demain. Elle n’est pas à construire ou à chercher. Soyez dans l’instant et la pensée s’arrête. Penser devient alors impossible… Mais la difficulté, c’est de pouvoir être ici et maintenant.
Pour cela observez vos propres pensées. Cela incite au recul devant les événements, émotions, situations. Observez la manière dont votre mental réagit sans entrer dans son jeu. Remarquez comment il juge, analyse, crée des peurs inutiles et résiste à ce que la vie lui offre. Observez mais sans analyser. C'est un accueil total de ce qui est, un lâcher-prise sur ce qui est présent en vous. Prenez conscience de la différence entre l'agitation du penseur et le calme de la présence.
Regardez vos pensées comme s’il s'agissait d'un film. N'analysez pas vos pensées, ne les jugez pas, regardez-les simplement et laissez-les être là. Voyez si le mental est agité ou calme. Examinez la manière dont les pensées apparaissent. Une pensée qui surgit en draine forcément une autre à sa suite… Il se peut que vous oubliiez être là. Ça n’a pas d’importance… dès que vous le constatez, redevenez observateur. N'essayez pas de contrôler ou de chasser les pensées. Ne leur donnez pas suite volontairement. Ne les nourrissez pas non plus. Laissez-les être et observez. Soyez détaché.
Ainsi, le mental s'habituera au détachement et vous pourrez ensuite aborder tous les événements de votre vie avec ce même détachement. Procédez de la sorte à volonté. Ne forcez rien. Relâchez-vous. Retournez en douceur à l'action. Prenez plaisir et sentez-vous heureux.